Une Vie de Chien

Point de Vue et Images, d’un certain Monde …

Après avoir gambadé tel Bambi dans sa prairie dans le Wisconsin pendant un certain temps, ce qui a d’ailleurs déclenché mon envie d’en parler, je me suis essoufflée, moins d’envie, de temps. Temps de passer à autre chose. J’ai hiberné longtemps, par voie de conséquence ce blog aussi. La “Cabin Fever” m’a gagné bien sûr et l’un des remèdes à cela a été d’adopter un petit chien pour prolonger mon temps a l’extérieur par des températures glaciaires. Voici Frida  adoptée à trois mois environ malgré les réticences de proches qui questionnaient ses origines inconnues …

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J’ai été la voir le 1er Mai, tout un symbole, « le premier Mai fait ce qu’il te plaît »! Il y a eu des hauts et des bas, du découragement de ma part, une remise en question totale: Mais comment ai- je fait avant?

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L’effrontée a un an, se baigne, joue dans la neige, est venue à bout de tous les chew toys distribués aux US. Mes promenades boisées sont maintenant accompagnées.

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Frida va voir ses copains régulièrement au Bow Wow Camp, colonie de vacances locale, histoire de sociabiliser (ça s’applique aussi aux chiens!). Elle mange des croquettes 5 étoiles et fait des siestes interminables au soleil en se déplaçant au gré du soleil qui tourne dans la maison.

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Je me suis donc interrogée sur l’expression  » Vie de Chien » que les humains citent pour décrire une vie plutôt misérable à tout point de vue.

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Pas mal comme « Vie de Chien » …

Par contre, insidieusement, j’ai trouvé des aspects bien rugueux à la “dream life américaine” …Je m’autorise cette petite digression sociale, après avoir expérimenté dans le Wisconsin, l’univers de la mode haut de gamme, la pyramide inversée, c’est-à-dire côtoyer des collègues de travail, qui démarrent avec zéro ou peu de bagages, leur vie professionnelle dans l’une des 100 entreprises les plus cotés des US. Je mets de  côté les  Fashion victimes en cours de cursus universitaire, qui salivent de gourmandise dès l’arrivage d’un nouveau container rempli de chiffons Topshop…et qui évolueront ou pas dans ce milieu de magasins, de Malls en plein naufrage, les consommateurs frénétiques préférant acheter en ligne. Qui n’a pas trépigné à 20 ans devant la Nike Air?

Oui, “la vie de chien” prend tout son sens, lorsque dans une des villes les plus ségrégationniste des États-Unis, vous vivez du mauvais côté de la rivière de Milwaukee. Lorsque votre couleur de peau vous prédestine à une maternité souvent non désirée très jeune. J’ai discuté avec ces très jeunes femmes, qui interrompent leurs études chèrement payées à coup de credits et qui retournent vivre chez leurs parents avec leur bébé sous le bras. J’ai observé ces jeunes femmes travailler à jour J -1 ! et revenir 10 jours après la naissance de leur bébé. “Le maternity leave” a été mis en place entre temps. Formidable, mais c’est encore une exception dans le monde du travail. L’équivalent du Smic est rarement atteint. Beaucoup cumulent 2/3 jobs à la fois.

Ironie, je suis allée voir une exposition au Musée des Arts Premiers à Paris, il y a 2 ans, intitulé, “The Color line”, la ségrégation et les artistes aux États-Unis. J’ai partagé mes impressions sur Rosa Parks avec Kevin, top vendeur du prêt à porter masculin, ébahi qu’une Frenchie au teint pluto clair s’intéresse à la ségrégation américaine . Oui je sens, je ressens, je constate un racisme urbain ambiant très prégnant, des inégalités sociales profondes et cela me dérange.

Mon bol d’air frais: Madison, la rebelle, ville étudiante, où il fait bon vivre et étudier selon les fameuses statistiques du bonheur…

J’y cours pour humer cet air de l’Ouest et acheter du jambon fumé maison à la Coupe, la gourmandise me perdra toujours…

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